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 2nd ▬ Contexte

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Kei
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Kei

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Brièvement : Je suis l'ombre qui rit derrière vous et vous manipule, sans aucun scrupule, pour passer le temps. Et ça marche.

2nd ▬ Contexte _
MessageSujet: 2nd ▬ Contexte   2nd ▬ Contexte Icon_minitimeSam 14 Aoû 2010, 21:08


Prologue ▬

Au commencement, il y avait trois Jokers. Le premier voulut manger le deuxième ; le troisième les dévora.


Deux Jokers étaient jumeaux ; ils avaient un petit frère.

Au nombre de trois, des Jokers étaient banals, impuissants et peu impressionnants. S’il n’y en avait qu’un, celui-ci serait impitoyable, invulnérable, et tous le craindraient. Alors le premier décida de tuer les deux autres. Il s’attaqua d’abord à son jumeau, son ami, son compagnon de toujours. Un coup en traître, un peu de sang – discrètement. Mais l’imprévu s’invita à la partie et joua de ses pouvoirs : le premier sentit le poignard s’enfoncer dans son propre dos tandis qu’il le plantait dans celui du deuxième. Il lâcha prise, tituba, cilla et ne vit qu’une lumière obscure, aveuglé par la douleur. Les larmes aux yeux, il toucha sa blessure de ses doigts tremblants ; il remarqua qu’elle n’existait pas. Il était en proie à une incompréhension totale, quand il perçut des échos de pas qui approchaient. Il reconnut ceux du troisième, qui paraissait en pleine forme. Cela se jouait donc seulement entre son jumeau et lui. Il pensa naïvement que le cadet allait lui apporter son aide – piteux espoir. Il allait la lui réclamer lorsque l’arme illusoire s’enlisa plus profondément dans sa chair, puis se retira. Il entendit son jumeau cracher du sang pendant qu’il s’effondrait, tant il avait mal. Il mit peu de temps avant de réaliser que le troisième achevait le deuxième, et lui par la même occasion. Dans un ultime effort, il se redressa, pour le supplier d’arrêter, de vite le soigner. La dernière chose qu’il vit fut le troisième, qui le fixait, qui souriait, qui portait le deuxième comme un pantin. Il le regarda avec effroi lui briser la nuque. Puis tout fut noir.

Il n’y avait plus qu’un Joker. Il était impitoyable, invulnérable, et tous le craignaient.




Sôseiji no Noroi ▬ 双生児の呪い
La Malédiction des Jumeaux


ジョーカースアイラド。 "Joker’s Island". Une des nombreuses îles japonaises perdues dans le Pacifique. Là-bas, le vent gémissait constamment, les vagues semblaient vouloir s’éloigner le plus possible des côtes. Chaque mois, le 13, un bateau partait de Tôkyô, chargé de passagers – des enfants pour la plupart – pour les déposer sur cette Île dont ils ne repartiraient jamais. Toujours ce même capitaine, ni jeune, ni vieux, mais tellement las… « On va où, monsieur ? » « ... » « Monsieur ? » « Sur l’Île du Joker, mes pauvres enfants. »


Pour le Joker, nous ne sommes que des cartes, toutes plus faibles que lui.

Il faut prendre garde au Joker. Son jeu préféré est de tuer les gens par l’intermédiaire de quelqu’un d’autre, comme il l’a fait avec ses frères. Car depuis lors, des cas semblables se sont révélés : l’un sent ce que l’autre ressent, et inversement. Douleur, plaisir, colère, joie ; tout. Effrayant. On nous enferme petit à petit dans une cité close, sur une île, entre "malades". Cela ressemble à une vie normale, à une ville normale. Mais c’est une vie normale, une ville normale, mis à part le fait qu’on en est prisonnier. Certains ont probablement essayé d’en sortir ; le Joker les a tués.


Ici, les gens mouraient rarement de vieillesse.

Les débauches étaient fréquentes, et jamais elles n’avaient été si peu contrôlées. Et pour cause : pas de police, ni de gendarmerie. La Loi, c’était le Joker, et ceux qui se chargeaient de la faire respecter étaient les Figures. Bien entendu, certaines personnes menaient des vies tout à fait respectables. Celles-là avaient réussi à garder leurs enfants auprès d’eux, et à avoir une famille. Mais en règle générale, à chaque naissance, les gamins étaient arrachés à leurs parents et étaient renvoyés au Japon, dans un orphelinat. Peut-être les autorités espéraient-elles que la "malédiction" ne fût pas génétique, et qu’ainsi ils seraient épargnés par le mal. Mais au fur et à mesure, le personnel des établissements devenait paranoïaque, et voyait tous les orphelins maudits ; il fallait les faire partir au plus vite. De là naquirent des pratiques peu orthodoxes dans quelques sous-sols : une poignée d’enfants était arbitrairement choisie, et ils étaient blessés, les uns après les autres, avec des méthodes bien distinctes, dans le but de déceler leur potentiel Sôseiji. La majorité du temps, cela n’aboutissait à rien, ou seulement à des troubles psychologiques chez les victimes.


Ce n’est pas vrai. Ce n’est pas un hasard, ni une maladie. C’est un complot, c’est tout. Je suis persuadé que le Joker a un moyen de pression sur le gouvernement japonais, ça n’est pas possible autrement. Comment cette société, soi-disant moderne et civilisée, peut-elle accepter et cacher à la population l’existence d’une telle île ? Sincèrement, j’étais curieux d’y aller avec toi, Yusuke. Mais maintenant que le Joker t’a mis la main dessus, je ne peux que voir la noirceur de ce personnage, de son Île et de ses actes. Je veux savoir. Je découvrirai son secret. Une malédiction ? Je n’y croirai que quand j’en aurai la preuve devant les yeux. C’est une machination malhonnête qu’il a commencée à tester sur ses frères avant de la diffuser à plus grande échelle. J’en suis sûr. Attends-moi, Yusuke. Je viendrai te sauver.


Rapidement, il n'y eut plus d'hésitations à expédier sur l’Île du Joker. Les enfants se plaignant d’avoir mal alors que rien n’apparaissait, étant irritables, joyeux ou tristes sans qu’eux-mêmes ne sachent pourquoi étaient prêts pour le prochain embarquement.

Les médecins commencèrent petit à petit à se sentir mal à l’aise lorsque des adultes vinrent en plus grand nombre à leur cabinet, leur décrivant les symptômes ci-dessus. Ils avaient reçu l’ordre de les rediriger vers une adresse jusqu’alors inconnue à Tôkyô. Mais ils se rendaient bien compte qu’après, ils ne revoyaient plus jamais ces patients.


Cela fait trois ans que je cherche. Pour toi, Yusuke. Je suis près du but. Il y a beaucoup de zones floues, mais je suppose qu’elles le resteront pour toujours. J’aimerais être avec toi pour t’aider à surmonter les épreuves qu’on te force à traverser, j’aimerais être un vrai Sôseiji, à tes côtés pour te soutenir, et non pas loin en tant que boulet à ton pied.

J’ai connu une fille qui a simulé la maladie pour être envoyée sur l’Île et retrouver sa sœur. Elle était vraiment sympa, et courageuse aussi. Mais le Joker l’a découverte, et l’a supprimée sans ménagement. Et après ça, il a encore réussi à sous-entendre que ce n’était même pas amusant pour lui, car n’étant liée avec personne, il n'avait tué aucun Sôseiji en même temps, et avait donc cruellement manqué de motivation. Je le hais.

J’ai un peu peur pour toi, Yusuke.


La population de l’Île était craintive. Elle détestait les Figures, en particulier les As, qui paraissaient obéir aveuglément aux ordres, et exécutaient des innocents. "Pour une meilleure communauté" disaient les Rois. Personne n’était dupe, et personne n’y croyait vraiment, les Figures elles-mêmes en premier. Les Rois choisissaient, les Dames jugeaient, les Valets se taisaient et s’occupaient de l’administration, les As exterminaient. Et le Joker riait.


J’ai compris. J’ai tout découvert.

Cependant, je sais que le Joker est au courant. J’ignore comment il en a été informé. C’est à croire qu’il a vraiment des yeux partout.

Il ne me reste que quelques minutes à vivre. Peut-être quelques secondes. Je suis désolé pour toi, Yusuke. Je savais que tu étais dans ses filets, et pourtant j’ai quand même agi à ma guise. Maintenant, tu es en train de mourir, tu es en train de souffrir à cause de moi. Il t’a déjà cassé le bras droit, je le sais, je le sens, je ne peux plus me servir du mien. Tu as peur. Je suis désolé.

Tout le monde craint le Joker. Mais il n’est pas invulnérable. Il a des failles. Je suis gaucher.

En fait, je pense qu’au final, j’aurais préféré ne rien savoir.



© Sôseiji no Noroi
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