Caractère : Mon rêve a toujours été d’atteindre le sommet. Toucher les étoiles, voilà ce que je veux. Ou peut-être briller comme le soleil. Ce qui est sûr c’est que j’ai toujours fait mon possible pour être excellent en danse. Je n’ai jamais abandonné et pourtant je suis tombé, bien souvent. Mais je n’ai pas manqué de me relever, incapable de laisser derrière moi mon rêve le plus cher. Et je crois que tous ces efforts ont payé. Je peux danser librement, et je peux même donner une partie de moi-même pour faire danser de jeunes danseurs. J’ai atteint la première étape de cette ascension, et je n’ai toujours pas terminé de montrer ce dont je suis capable.

J’ai toujours été très compétitif et la défaite n’a jamais fait partie de mon vocabulaire. Je déteste perdre. Un peu comme tout le monde, mais pour moi c’est vraiment insupportable et je n’accepte jamais qu’on puisse être meilleur que moi. J’en suis conscient, mais perdre la face devant un adversaire n’a jamais été ma façon d’agir.

En plus de ça, je souffre d’hyperactivité. C’est surement pour ça que ma mère m’a inscrit à tout un tas de sports durant mon enfance. Je ne tiens pas en place, je dois bouger, je dois me défouler. La danse me procure cette sensation étrange de bien être. C’est la seule façon pour moi d’assouvir ce manque qui se crée à chaque fois que je fais une crise d’hyperactivité. Il ne faut pas m’empêcher de bouger et surtout pas de danser. J’ai tendance à devenir violent aussi bien verbalement que physiquement et c’est une partie de moi que je ne supporte pas.

Je suis malheureusement limité dans mes capacités. Ce qui est paradoxal, c’est qu’en parallèle à mon hyperactivité, je suis également asthmatique. Je crois que ça s’est développé lorsque j’ai passé le concours pour intégrer le conservatoire. C’était la première fois de ma vie que je me donnais autant.
Je n’aime pas les sentiments superficiels. Surtout depuis que j’ai été amené sur l’île. Je pense simplement à ma survie et à faire mes preuves. Je ne veux pas perdre de temps avec des futilités, mais je suis conscient que parfois les sentiments peuvent prendre le dessus. J’en ai que bien trop souffert…

Aime : La danse, c’est la passion qui guide ma vie. Sans cet art, je crois que je ne serais plus rien et ma vie n’aurait vraiment plus aucun sens.

La compétition, c’est ce qui me permet de m’amuser. Je prends réellement du plaisir à affronter d’autres personnes. Ceux qui me connaissent bien savent que me battre n’est jamais une bonne chose et certains font en sorte que je sois vainqueur. Mais je ne veux pas le savoir…

Dormir, je passe tellement de temps à bouger à droite à gauche, à sauter, à tourner et faire tout un tas de mouvements que je me fatigue rapidement. J’adore dormir, c’est le seul moment où je me sens à peu près normal. Car je sais que mon hyperactivité pose problème.

Le riz, c’est mon plat préféré. Je pourrais en manger sans m’arrêter. C’est simple mais tellement bon, et surtout bien nourrissant. Si je ne faisais pas attention à mon poids et à mon apparence, j’en mangerais davantage.

Déteste : La défaite, ça m’est insupportable. Je me renferme sur moi-même lorsque j’échoue ou qu’on me fait remarquer une erreur. Je n’aime pas l’avouer mais ce renfermement est une réaction que je ne contrôle pas.

Le vert, je ne sais pas du tout pourquoi, quand je vois cette couleur j’ai envie de vomir. Il m’est arrivé plus jeune de griffonner tout ce qui était vert dans les magazines et même de tenter de colorier ma télévision. Même le mot en lui-même m’horripile. C’est comme ça.

Les filles collantes, c’est la chose la plus désagréable au monde. Je n’ai jamais rien eu contre une petite amie de temps à autre tant que ça n’allait pas plus loin. Mais ces filles qui ne veulent pas comprendre qu’elles n’ont aucune chance et qui continuent de façon insistante à vous coller, c’est intenable.

Style vestimentaire : Style tantôt hip-hop tantôt classe, chic, branché. Pour les grandes occasions généralement.

Casier judiciaire : J’ai été une fois en garde à vue. C’était après un battle à l’époque où je n’étais pas encore investi au conservatoire. On avait perdu et on en était venus aux mains. Evidemment, j’ai été embarqué. Autant dire que ça m’a servi de leçon.

Sans aucune raison apparente, cette phrase trotte dans la tête d’Eisuke depuis qu’il est gamin. Dès le plus jeune âge, pour une raison encore inconnue, il s’était mis en tête de briller et d’atteindre le sommet. Ce que ça signifiait ? Il l’ignorait. Il n’avait pourtant rien dit à sa mère quant à son désir de danser. Il ne savait pas ce que c’était. Jamais ses parents ne l’avaient emmené à des soirées dansantes ou laissé regarder des émissions de divertissement. Il ignorait quelle était la nature de son rêve.

Très rapidement, il avait été forcé à pratiquer tout un tas de sports. Il était question de canaliser son énergie car Eisuke ne tenait pas en place. Assis sur une chaise, il ne pouvait se retenir de se balancer de gauche à droite ou de l’avant vers l’arrière. Il serait presque impossible de compter le nombre de fois où on l’a retrouvé à même le sol, que ce soit après être tombé ou simplement parce qu’il se roulait par terre. Il piquait sans cesse des crises de colère, jamais satisfait ou simplement parce qu’il ressentait le besoin de prouver son existence de cette manière. La vie de sa mère n’a jamais été facile, et élever seule son fils avait beaucoup influé sur ce mode de vie.

Mais cette femme a toujours su garder son calme, elle a tenu à élever son fils correctement jusqu’au bout. Elle se fichait d’être frappée ou d’avoir les tympans déchirés. Elle se fichait bien d’être regardée dans le super marché parce que son fils avait fait tomber un étalage en ayant foncé droit dessus. Elle se fichait des remarques qu’on avait pu lui faire parce que son fils se roulait par terre dans la rue et que ce n’était pas bon pour sa santé. Elle le soignait comme il fallait, elle avait toujours été très soigneuse quant à son éducation.

Ce n’est qu’à l’âge de six ans qu’Eisuke parvint à faire savoir à sa mère que ce qu’il voulait n’était pas taper dans un ballon ou dans un punching-ball mais simplement danser, virevolter, tourner, sauter et tout ce qui s’en suivait. Il lui expliqua qu’il était passionné de danse. Il n’avait jamais dansé mais il le savait au fond de lui, parce qu’une voix lui avait dit. Sa mère le regarda comme un cas désespéré, mais par amour, elle accepta de l’inscrire à ce cours qu’il désirait tant. Si ça pouvait éventuellement le calmer, elle n’allait pas refuser. Elle voulait simplement le bonheur de son fils, car jusqu’à présent, il n’avait encore jamais souri. Ce n’est qu’au son de sa voix lorsqu’elle répliqua « Oui mon chéri » que le premier rayon de soleil émana d’Eisuke. Le Soleil qu’il voulait devenir venait tout juste de naître.


C’est à l’âge de seize ans qu’Eisuke avait intégré le conservatoire de danse et de chant de Tôkyô. Au départ il ne s’y plaisait pas et avait été un enfant très problématique. Il avait été menacé d’expulsion au moins deux fois car il ne savait pas agir autrement qu’avec la violence. Après avoir été dans une école de danse où le niveau n’était pas très élevé, se retrouver face à des semi-professionnels avait été un réel choc pour l’adolescent qu’il était. Il n’avait pas choisi la bonne méthode pour résoudre ces problèmes.

Mais ce qui marqua cette arrivée au conservatoire ne fut pas ces excès de violence. En réalité, à certains moments il ressentait des choses qu’il n’aurait pas dû ressentir. Son cœur qui se met à battre presque de la même façon que lorsque l’on tombe amoureux. Ou encore la tristesse, comme si un proche venait de disparaître. Il avait même eu peur d’avoir perdu sa mère, il s’était fait de telles idées sans réellement comprendre le pourquoi du comment. Mais le pire fut la douleur qu’il ressentait dans ses os. Durant de longs mois cette douleur fut quasiment permanente, comme si on lui brisait les os sans cesse. Et pourtant, il se battait et continuait à danser. Il ne voulait pas être un être faible qui abandonnerait sa passion pour de simples douleurs. Mais c’était dur, il ne dansait plus par plaisir car la souffrance était omniprésente. Il ne savait plus quoi faire et il n’osait pas en parler à son entourage. Et si on lui demandait de cesser toutes activités pour ça ?

Mais la faiblesse impliqua de nombreuses chutes pendant qu’il dansait. Il fut même obligé vers l’âge de dix-neuf ans de rester alité durant plus d’un mois. Il était incapable de bouger et il ne savait expliquer pourquoi. Mais ça ne l’empêcha pas dès sa remise sur pieds de se donner à fond pour devenir chorégraphe au sein du conservatoire.


A l’aube de ses vingt ans, il rechuta et fut obligé cette fois là d’être hospitalisé. Personne ne savait expliquer ce qu’il lui arrivait. Il n’arrivait pas à bouger, il criait, hurlait de douleur mais aucun symptôme visible n’avait été décelé. Il était fou pour certains, ou une bête de foire pour d’autres. Sa mère quant à elle frôlait la dépression. Toute l’enfance d’Eisuke avait été très compliquée à cause de son hyperactivité. Tout s’était calmé lorsque la danse entra dans sa vie mais la violence était encore une réaction incontrôlée pour son fils. Mais là c’était de trop. Un enfant fou. Il ne manquait plus que ça. Elle ne le supportait plus et malgré l’effort qu’elle avait fourni pour tenter de soutenir son fils dans cette épreuve, elle finit par déménager loin de Tôkyô. Il était majeur après tout. Elle avait fait son boulot et considérait qu’elle avait déjà bien assez souffert comme ça.

Il fallut à peine quelques jours après le départ pour que quelqu’un vienne chercher le danseur. On lui annonça qu’il était atteint d’une maladie incurable appelée « Sôseiji no Noroi ». Il ne s’opposa même pas lorsqu’on lui annonça qu’il devait être emmené sur une île isolée, comme une mise en quarantaine. De toute façon, il avait perdu sa mère et gagné une souffrance inexplicable.

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